Par le passé, le Triathlon Club de Liévin a à plusieurs reprises connu des jours où tout va mal. Alors, fatalement, dans la courte semaine séparant Quiberon de Saint-Jean-de-Monts, avec une 10ème place en Bretagne, la maladie ayant affecté Brandon Copeland et une blessure au pied contractée par Hayden Wilde à Londres, le ‘Team Manager’ Laurent Szewczyk oscillait entre la confiance d’aborder la finale avec encore 3 points d’avance et la crainte que le chat noir soit revenu. Et des ascenseurs émotionnels, il allait en connaître d’autres !
Ils l’ont fait !
Comme si ces grains de sable dans les rouages ne suffisaient pas, alors que Matt Hauser avait dominé la natation comme rarement à ce niveau de compétition, celui-ci était rapidement victime d’une crevaison. D’où ses difficultés à suivre le rythme des adversaires dans les virages, puis son décrochage. Résultat : alors que le premier pack comprenait 3 Sablais (les rivaux de Liévin pour le titre), Hayden Wilde, Brandon Copeland et Matt Hauser se trouvaient dans le deuxième à environ 30 secondes. Heureusement, le parcours cyclisme comportait peu de virages et les partenaires purent accompagner et aider Matt à rester au contact. Mais ce contretemps empêcha Hayden de mettre le turbo pour tenter de faire la jonction. L’inquiétude était palpable dans les rangs liévinois. A contrario, la confiance était de mise dans les rangs sablais. Car d’autres clubs bien représentés étaient intercalés et les SVT étaient potentiellement champions.
L’écart atteignit 40 secondes à la transition. Pendant que, devant, Poissy et les Sables appuyaient là où ça fait mal, Matt sortit le grand jeu pour remonter les places (8ème), Hayden quelque peu diminué par la douleur donna tout et Brandon aussi. Au final, Poissy remportait l’étape, devant les Sables et Liévin. Merci Poissy ! Avec une seule place d’écart entre les Sables et Liévin, les deux clubs se retrouvaient à égalité de points, et ce sont les victoires du club nordiste à Fréjus et Metz contre aucune pour son adversaire qui lui ont permis de remporter la compétition. Oui, après être passé tout près sans y parvenir à plusieurs reprises, cette fois, c’est fait, et c’est absolument historique : un club des Hauts-de-France a été sacré champion de France de D1 ! Le Président Laurent Szewczyk, qui s’est investi à fond depuis tant d’années pour bâtir cette équipe et la ‘manager’ en course, peut maintenant passer la main avec l’immense satisfaction du travail bien fait : il a amené le club au plus haut sommet et réalisé son rêve.
Lys Calais signe le doublé
Comme un bonheur n’arrive jamais seul, les filles de Lys Calais Triathlon ont imité les Liévinois. Elles ont même remporté la finale et le titre en D2. Le podium et la montée quasiment assurés, les Calaisiennes avaient à cœur de finir fort pour remporter le titre. Comme toujours, la natation les a propulsées devant, avec notamment Lisa Lecompte 1ère et Jeanne Cucheval 3ème qui allaient mettre à profit leur talent dans la première discipline pour se retrouver en tête sur le vélo en compagnie d’une Pontivyenne. Mais un trio reviendra, puis un groupe, et c’est finalement une trentaine de filles avec 8 clubs encore dans le coup qui posaient à T2. Lisa tenta bien de s’accrocher au rythme de la Suédoise du Best St Nazaire qui a dominé la saison à pied, mais elle se contentera de la 4ème place à l’arrivée. Peu importe : grâce à deux autres filles dans le top 10, Jeanne et Zia, la cause était entendue. Avec seulement 3 points de retard sur St Nazaire après Quiberon et un club intercalé à la 2ème place à Saint-Jean, l’objectif de remonter en D1 un an après et d’être sacré champion de France était atteint. La cerise sur le gâteau !
Et ce n’est pas tout !
Si les sacres de Liévin et Lys Calais étaient attendus, peu auraient misé sur un exploit retentissant de Gravelines et son épatante équipe féminine. Car le club pointait tout de même à 11 points de la 3ème place.
Comme Lys Calais, Gravelines sut placer 3 filles dans le bon pack : Raphaëlle Lucas, Clara Gillodts et Margaux Bontant. Là où l’ouverture se créait, c’est à la lecture des intermédiaires indiquant que La Grande Motte (dauphin du Best au général avant la finale) était hors sujet. Malgré une chaussure perdue à la transition qui lui fit perdre du temps, Margaux Bontant au mieux de sa forme remonta tout le groupe pour finir 2ème derrière la Suédoise. Une éclatante revanche personnelle après sa déception de Plouay en duathlon ! Mais ce n’est pas tout : Clara Gillodts signa aussi sa meilleure perf de la saison (7ème) avant que Raphaëlle ne confirme son retour aux affaires (15ème). Résultat : le club s’intercale entre Lys Calais et Best St Nazaire, et, au général, subtilise la place de podium restante à La Grande Motte. Incroyable ! Voilà Gravelines qui accède pour la première fois de son histoire à la D1 après avoir fait son entrée en D2 en 2022. Quelle progression !
Sans oublier…
Face à une telle abondance de performances, les autres clubs ne pouvaient qu’être inspirés. En D2 masculine, Côte d’Opale Triathlon a obtenu le maintien, objectif de l’année. En terminant fort après une entame à Metz et Bordeaux qui a pu susciter des doutes. A ce niveau de compétition, les recrutements à l’étranger sont nombreux dans pas mal de clubs. A Quiberon, le COT avait remonté la pente avec deux Britanniques et un Belge. Ceux-ci étant indisponibles pour le déplacement en Vendée, le club a recruté ‘à l’arrache’ deux pigistes espagnols pour assurer le coup en finale. Eux aussi ont fait le job et le COT, 8ème de l’étape, termine la saison au 9ème rang.
Lys Calais a suivi un parcours opposé. Après deux étapes satisfaisantes, le club a fini dans l’anonymat : 12ème à Quiberon, 15ème à Saint-Jean, 11ème au général. En comptant davantage cette année sur des locaux comme Antoine Viertaix ou Rémi Hirschauer.
Toujours est-il que l’essentiel a été fait, et on retrouvera donc à nouveau nos deux clubs en D2 l’an prochain.
Seules les Liévinoises…
On sera en revanche quelque peu déçu de l’équipe féminine de Liévin en D1. Avec un effectif jamais aussi fort que sur cette finale (les sœurs Hedgeland, Sara Guerrero et Hanne De Vet aux côtés d’une Emily Trinel qui a progressé cette saison), on pensait les Liévinoises armées pour aller titiller les meilleures. Ce ne fut pas le cas : après une natation insuffisante qui les a privées d’être à la bagarre, elles se sont classées 7èmes et à 30 places d’un top 5 qui a priori paraissait accessible sur le papier. Il est clair que, cette année, les Australiennes n’auront pas pu jouer le rôle prépondérant qui avait été le leur par le passé. Au final, les filles sont 9èmes au terme d’une saison en dents de scie, ce qui constitue le moins bon classement depuis leur accession à l’élite en 2020.
Pour résumer
Deux champions de France : Liévin chez les garçons et Lys Calais chez les filles.
Deux accessions en D1 : Lys Calais et Gravelines chez les filles (avec Liévin, cela fera 3 clubs des Hauts-de-France en 2025 !)
Zéro relégation.
Bref, une superbe saison. Et si ce n’était pas fini ? Rendez-vous à Saint-Donat-sur-l’Herbasse dans le département de la Drôme samedi prochain, en espérant un club de plus en D2 l’an prochain…
Moisson de médailles chez les paras
Le dimanche se disputait le Championnat de France de Paratriathlon. Les athlètes des Hauts-de-France se sont mis au diapason des valides. La preuve :
- PTWC : 1er Louis Noël (COT), 2ème Etienne Debaere (COT)
- PTS4 : 1er Pierre-Antoine Baele (Villeneuve d’Ascq), 1ère Marie Delatour (Pastel St Quentin), 2ème Sandra Lobbrecht (TL 59)
- PTS3 : 2ème Coline Grabinski (Liévin)
- PTS5 : 3ème Erika Gaudefroy (Abbeville)
- PTV1 : 2ème Anthony Garziano (Liévin)
Eric Cattiaux
Classements sur triathlonseries.fr pour les ‘Lindahls Pro+ Triathlon Séries’
Classements sur prolivesport.fr pour le Paratriathlon