Triathlon de Gravelines : bravo à tous, et surtout à elles

Sous le signe de la féminité

L’idée d’organiser la Triath’elles est née du désir d’encourager les femmes hésitantes à se lancer à découvrir la pratique du triathlon. Une situation finalement assez similaire à celle de nombreux hommes qui, eux aussi, quelques années plus tôt, trouvaient (à tort) que ce sport multiplié par trois était inaccessible.

Aussi c’est avec une certaine fierté que Jean-Michel Buniet et ses acolytes du club de Gravelines (hommes et femmes, bien sûr), ainsi que Bénédict Maret (en charge de la mixité à la Fédération) ont accueilli quelque 500 femmes samedi après-midi. Des novices s’y mettent chaque année (c’est le but), d’autres y reviennent pour profiter pleinement, sourire aux lèvres, de ce rendez-vous qui leur est à 100% dédié.

Certaines viennent en solo, d’autres en duo. Certaines n’ont d’autre ambition que d’aller au bout de leur challenge tandis que d’autres ont déjà un peu d’expérience et visent une place. Certaines prennent timidement le départ d’une très courte distance, alors que d’autres se lancent fièrement sur  500 mètres de natation, 20 km de vélo et 5 km de course à pied. Et le plus sympa dans l’histoire est que la plupart viennent en famille et sont applaudies par maris et enfants.

En tout cas, on ne le dira jamais assez : le triathlon est un sport qui s’adresse à tout le monde, et nous sommes tous ravis de voir de plus en plus de femmes s’y adonner.

Sous le signe du retour

Laurence De Jaeghere n’étant pas au départ, il devenait plus difficile de dégager une favorite sur le Triathlon M, épreuve principale du dimanche. La première à sortir du bassin fut Delphine Hennaert (COT), suivie d’Estelle Coupin (Blanc Nez). Point commun entre ces deux athlètes : on ne les a pas vues une seule fois cette saison. En ce qui concerne la première citée, il faut même remonter à 2014 pour trouver trace de son nom dans les annales des compétitions régionales. Cela ne vous dit toujours rien ? Et si l’on vous dit que cette Delphine avait pour nom de jeune fille Renard et qu’elle écumait, avec sa sœur Julie, les épreuves dans les années 2000-2014, vous y êtes ? Quant à Estelle Coupin, elle a les jambes (elle a remporté sa première victoire à Arques en septembre dernier) mais aussi la tête, et le temps qu’elle consacre aux études explique qu’elle prend part à aussi peu d’épreuves.

Le duel entre ces deux femmes fut plein de rebondissements, Delphine menant le bal en natation, donc, avant qu’Estelle ne fasse une différence assez nette à vélo. Suffisante en tout cas pour résister à une belle “remontada” de son aînée à pied. Quand on songe que Delphine n’a sérieusement repris l’entraînement que cet été, quelque chose nous dit qu’avec quelques heures supplémentaires passées sur le vélo, elle va à nouveau monter régulièrement sur le podium et pourquoi pas gagner une course d’ici la fin de la saison.

Estelle Coupin (Blanc Nez Triathlon)

L’autre retour, dans un genre encore différent, c’est celui de Mathieu Gallet. Retour géographique d’abord, puisque l’ex-Liévinois a émigré du côté des bords de la Méditerranée, a signé au club d’Autun et était dimanche dernier dans l’Aveyron pour participer au Championnat de France L. Un Championnat sur lequel il espérait briller, mais son petit-déjeuner est mal passé et, après avoir essayé de s’accrocher à vélo, il dût se résoudre à abandonner à pied. Aussi, c’est en mode revanchard qu’il a débarqué à Gravelines pour démontrer qu’il était en grande forme. Son principal rival du jour ? Emmanuel Renard, fidèle parmi les fidèles de ce Triathlon de Gravelines, qu’il a remporté l’an dernier après avoir été présent sur le podium à cinq reprises de 2010 à 2017. Pour réussir son retour gagnant, Mathieu savait pertinemment qu’il lui faudrait attendre son heure, c’est-à-dire perdre le moins de temps possible sur Manu sur les deux premiers segments pour pouvoir ensuite espérer le passer à pied. Cette fois, le scenario a été conforme à ses attentes, puisqu’il passait devant au 5ème kilomètre pour aller chercher la victoire.

Mathieu Gallet (Autun Triathlon)

Sous le signe du chiffre 2

La famille Renard a connu un dimanche étonnant, abonnée qu’elle a été à la deuxième place. On vous a déjà parlé de Manu et Delphine, deuxièmes du M, mais, à cela, on peut ajouter les deuxièmes places de Jules et Tom, fils de Manu, respectivement chez les pupilles et les poussins. Etonnant, non ? En tout cas, s’il y a un membre de la “tribu” à qui cette place de dauphin donnait le sourire, c’est Delphine, heureuse de renouer avec la compétition et de prouver, qu’à 36 ans, et après quelques années consacrées aux enfants, on peut encore être compétitive. Eh oui, Messieurs, nous allons boucler la boucle et conclure cet article en le disant haut et fort : chapeau, Mesdames !

Eric Cattiaux

Classements sur prolivesport.fr