La fête du haricot (trempé)

L’an dernier, nous avions titré : « Régime d’averses à Zegers ». Cette année, inspirés par l’inimitable Patrice Cardinael, nous avons opté pour une référence à la fête locale mettant en valeur la production d’une légumineuse qui, vous le savez, est censée tremper toute une nuit pour la laver de ses impuretés et en réduire le temps de cuisson. Le point commun entre ces deux titres est bien sûr d’ordre météorologique. Si les athlètes ont su s’accommoder de l’eau qui tombait du ciel et de celle qui s’était déposée au sol le temps d’une compétition, on saluera le courage des organisateurs et arbitres qui ont stoïquement enduré ces conditions toute la journée !

Ce satané Covid dont tout le monde parle depuis 7 mois nous ayant privés de pas mal d’épreuves, malgré la pluie, on était ravi de se retrouver dans ce paisible village de Flandre qui a pour nom Zegerscappel. Surtout que, davantage que ces dernières années, le cross-duathlon avait attiré quelques pointures du sport régional et national. Chez les messieurs, on retrouvait au départ Nicolas Baroux, champion régional de duathlon à quatre reprises mais aussi champion de France L et 5ème du Championnat de France S en 2017. Dans un rôle d’outsider figurait un autre duathlète, Romain Hesschentier, qui à son actif en 2018 détient une victoire en Grand Prix de D2 aux Herbiers et une autre à Ardres. Même si le premier cité était grandissime favori sur le papier, l’écart pouvait être compensé par le fait qu’il participait la veille à la Coupe de France des Clubs aux Herbiers avec son club de Gonfreville tandis que le second était frais. En fait, le match ne dura que le temps de la première course à pied, discipline de prédilection du COTiste. Ensuite, Nico se détacha inexorablement sur le parcours tantôt roulant tantôt boueux, tandis que Romain perdait une place en faveur du cycliste Benoît Daeninck. Le podium était fait, restait à surveiller le chrono du vainqueur : 1 h 21, chapeau sur cette distance et dans ces conditions !

Nicolas Baroux

Chez les filles, le niveau était renforcé par la présence de Lucie Lang, elle aussi excellente duathlète, avec deux titres régionaux et une place de 6ème au Championnat de France assortie d’une médaille d’argent chez les U23 en 2019. Ce type d’épreuve était moins habituel pour elle (même si on l’avait vue aux France de bike and run à Saint-Omer), mais on imaginait mal comment elle pourrait être mise en danger par Olivia Peytour, vainqueur ici même en 2018 mais sans entraînement (après un arrêt de plus d’un mois) ou encore Justine Carrier. Dans son sport favori, Lucie se détachait assez nettement sur la première course à pied. Derrière, la lutte semblait ouverte entre celles précédemment citées auxquelles on ajoutera Fanny Rebier. La suite ne fut pas pour autant un long fleuve tranquille pour Lucie, beaucoup moins à l’aise sur les 24 km de vélo que Justine. A tel point que « Juju la COTiste » eut « Lulu la Meldoise » en point de mire à T2. Mais la future gagnante allait reprendre un peu de marge dans l’exercice final pour l’emporter avec 39 sec d’avance. Pour la 3ème place, c’est la Boulonnaise Amandine Vanhersecke, pourtant pas aux premières loges à T1,  qui s’avérait par la suite plus constante que ses rivales.

Lucie Lang

Pour terminer, on citera la petite Mahée. Agée de 5 ans, elle est atteinte d’une anomalie génétique qui retarde son développement et nécessite des fonds pour financer ses thérapies. C’est l’association « Les petits pas de Mahée » que les organisateurs avaient choisi de soutenir cette année. Et vous savez quoi ? Mahée a participé à la course, assistée de parents et amis qui l’ont véhiculée. Avant qu’elle ne parcoure les 30 derniers mètres sur ses deux jambes. A petits pas, bien sûr !

Eric Cattiaux

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