Gravelines : une histoire de familles

La Triath’elles du samedi fait désormais partie intégrante du calendrier des épreuves régionales. Et elle remporte chaque année un certain succès. Même si quelques compétitrices, souvent jeunes, y participent, nombreuses sont les dames de tous âges qui sont des triathlètes occasionnelles ou néophytes, et c’est très bien ainsi. Trois distances étaient au menu : la verte (0,1 / 5 / 1,3) qui a accueilli 43 participantes, la bleue (0,25 / 10 / 2,5) 100 et la rouge (0,5 / 20 / 5) 117. Une grande majorité vient avec Monsieur ou les enfants comme supporters,  parfois même, on court en duo mère-fille et les « Allez Maman ! » donnent lieu à une belle ambiance. Il suffit de voir le nombre de sourires radieux dans la zone d’arrivée pour être persuadé que cette organisation, unique en son genre, procure du bonheur et a donc toutes les raisons de perdurer.

Les quelques minutes de stress avant le départ dans l’eau

Les courses du dimanche matin, dans lesquelles on retrouve majoritairement les jeunes, constituent une excellente transition avant le format M de l’après-midi, car l’esprit de compétition y est déjà très présent. Sur la course XS, Gaspar Bia a pris sa revanche de la semaine passée et Lys Calais Triathlon a démontré que le réservoir jeune est grand en plaçant un autre minime à la deuxième place en la personne d’Henri Peugniez. Chez les filles, la surprise est venue de la benjamine Roxane Forient (Marquise) qui a maté les grandes. Et chez les pupilles, on soulignera l’éclatante victoire du Cambrésien Hugo Dubois. 

Puis ce fut au tour de quelque 430 athlètes de se présenter au départ. Les conditions étaient favorables, avec une eau à un peu plus de 18°, l’air à 20° sous le soleil, et avec un vent modéré. En natation, les habitués Emmanuel Renard (COT), Nicolas Gosse (Armentières) et Léo Cochin (Gravelines) découvrirent qu’Etienne Claisse (Tri GT, le club du Tournaisis) nageait très bien lui aussi. Et le Belge ne s’arrêta pas là, puisqu’il fit ensuite la course en tête d’un vélo emmené à plus de 40km/h, un rythme que seul Manu put suivre. Tant de fois on a vu ce dernier poser le vélo en tête pour la gagne puis se contenter de la 2ème place, ayant affaire à des adversaires plus rapides que lui à pied. Aussi, lorsque l’on vit Etienne lui prendre quelques secondes à la faveur de la transition et des premiers mètres à pied, on se dit qu’on allait peut-être revoir le film. Mais, contre toute attente, Manu revint progressivement à la hauteur et, peu avant la fin du 5ème km, passa devant. Il maintint l’allure et c’est avec une marge de 31 secondes qu’il leva les bras à l’arrivée. Quel palmarès à Gravelines : 1er en 2018 et 2020, 2ème en 2012, 2016, 2017 et 2019 et 3ème en 2010 et 2015 ! Pour la 3ème place du jour, alors que l’on pensait l’Halluinois Pierre Stieremans assuré de son coup, il dut s’arracher jusqu’au bout pour résister à la fantastique remontée du Troyen Clément Simon. On notera également l’excellente prestation de l’Armentiérois Romain Dupuis 5ème qui signe là sa plus belle course effectuée à ce jour dans la région.

Fin du 1er tour : E. Renard vient de prendre
 les commandes

Si Etienne Claisse dut se contenter de la 2ème marche du podium après une lutte intense, les choses furent plus simples pour sa sœur Emma, que l’on connaît mieux parce qu’elle s’était déjà montrée à son avantage dans la région sur format S par le passé et parce qu’elle dispute régulièrement le Grand Prix de Duathlon sous les couleurs de Cambrai. Dans un premier temps, ce sont Marie Peytavi (Liévin) et Delphine Hennaert (COT) qui se montrèrent à leur avantage. Mais la menace tournaisienne était déjà 3ème, à un peu moins de 2 minutes. Elle avait limité la casse. Car ensuite, le match tourna nettement en sa faveur, puisqu’elle posa le vélo avec 1’39 d’avance. Et ce n’était que le début de la domination d’Emma, un peu plus rapide à pied que Delphine et beaucoup plus que Marie, qui arrivaient dans cet ordre.

Le vélo permit à E. Claisse de finir en solo

Le match familial franco-belge donna donc lieu à un match nul : si Manu battit Etienne, sa sœur fut vaincue par sa sœur. Vous me suivez ? Pour tout comprendre, outre le fait qu’Emma est, on l’a dit, la sœur d’Etienne, il faut savoir que Delphine Hennaert, née Renard, est la sœur de Manu. Etonnant, non ?

Eric Cattiaux

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