Sur le papier, en présentant encore une fois un effectif de rêve emmené par Hayden Wilde et Tim Hellwig (2ème et 3ème lors du premier tour de ces élections 2024), le TC Liévin était nettement en tête des sondages. On s’attendait donc à ce qu’après Fréjus et Metz, le favori dompte les autres candidats en signant le grand chelem. Sauf que le temps orageux de ce samedi matin ne constituait pas la seule menace…
Les Liévinois ne réussirent pas à bien se placer tout de suite dans la meute des candidats. Ils étaient totalement absents du groupe qui s’est formé au début du vélo, et pour cause : les meilleurs d’entre eux pointaient à 20-30 secondes après la première discipline. Mais, comme souvent pour ne pas dire toujours, un regroupement intervenu un peu plus tard va remettre beaucoup de clubs dont Liévin dans la course. Mieux même : les cinq garçons étaient cette fois dans le coup, donc en ballotage très favorable. Malheureusement, là encore, ils ont eu du mal à bien se placer avant d’entrer à T2. Un seul y parvint : Hayden Wilde. A partir de là, le Kiwi partit en solo et personne ne sera en mesure de lui contester la victoire. Du moins en individuel. Car un outsider peu présent dans les sondages d’opinion nommé Metz allait placer deux garçons aux 2ème et 3ème places. Il fallut donc attendre l’arrivée des suivants, et c’est finalement le club lorrain qui l’a emporté (Hueber Moosbrugger 2 + Jem 3 + Dijkstra 13 = 18) devant Liévin (Wilde 1 + Copeland 8 + Hellwig 12 = 21). Déçus d’avoir raté un 3ème succès d’affilée, les Liévinois ? Sur le coup, oui, car la victoire leur semblait promise par la majorité des sondeurs ; mais en précédant Valence et les Sables Vendée, ils ont conforté leur avance au général (pas moins de 12 et 13 points désormais), et c’est donc en fin de compte une bonne opération.
Les Liévinoises chutent
Les garçons doivent leur leadership à la présence régulière de la plupart de leurs meilleurs éléments. Malheureusement, il en va tout autrement chez les filles. Aux absences habituelles cette saison de Kira et Jaz Hedgeland, il a fallu ajouter celle de Sara Guerrero touchée par le covid. Et comme si ça ne suffisait pas, Alessia Orla fut d’abord retardée par une chute dans son groupe avant qu’elle n’aille elle-même au sol à l’approche de T2. C’est la compagne de Hayden, la Belge Hanne De Vet qui s’en sortira le mieux (comme à Fréjus) en se classant 22ème, devant Livia Gross 27ème. Et Liévin s’est classé 11ème, sans jamais pouvoir prétendre à beaucoup mieux. A la chute de l’athlète italienne s’ajoute donc celle de toute l’équipe : 4ème à Fréjus, 9ème à Metz, 11ème à Bordeaux. Espérons que les deux étapes de septembre permettront au club artésien de faire bien mieux que la 9ème place actuellement occupée au général.
Les Calaisiennes confirment
Les filles de Lys Calais ont bien retrouvé tout l’allant dont elles avaient fait preuve en D2 voilà deux saisons. Toujours sans Lisa Lecompte, mais qu’importe après tout lorsqu’on voit tant de rouge et bleu marine aux avant-postes. Cela commença dès la natation, exercice qui convient parfaitement à certaines d’entre elles : 3 top 10, avec Roxanne Forient 7ème, Aubane Poutrain 8ème et Zia Pille Yard 10ème. Seule Cléa Lelièvre était – pour l’heure, du moins – en dehors du coup. Mais le vélo, et plus particulièrement la fusion de trois packs va remettre cette dernière dans le coup. Et pas qu’un peu ! Non seulement à T2, le club pointait au 2ème rang, mais Cléa se mit en évidence dès l’entame à pied et fera une course de toute beauté qui lui permettra de décrocher son premier podium individuel. Samedi, La Grande Motte, avec Fiona Cornet et ses athlètes belges, était quasi- intouchable ; mais la 2ème place a été acquise haut la main, avec Cléa, Roxanne et Zia comme têtes de liste. Une triangulaire semble se dessiner à mi-championnat, avec Lys Calais toujours leader, Saint-Nazaire et La Grande Motte. Retour en D1 en vue pour Lys Calais ?
Les Gravelinoises s’accrochent
Après nous avoir fait peur en début de semaine (le club apparut un temps comme faisant forfait), les Gravelinoises ont à nouveau su tirer leur épingle du jeu malgré la présence de seulement quatre filles et l’absence de Laure Tassion. Elles le doivent en grande partie à une nouvelle remarquable prestation de Margaux Bontant qui a été éligible au podium aux côtés de Cléa Lelièvre avant de céder un peu de terrain mais pour malgré tout signer une très belle 5ème place. Plus tard arrivaient, dans l’ordre, Clara Gillodts et Lilou Ellart (partie de loin en natation mais qui a encore été dans le top 10 à pied). Si elle est assez moyenne, la 7ème place à l’étape permet néanmoins à Gravelines de conserver de justesse sa 5ème au général.
Stabilité en D2 masculine
Si nous vibrons cette année grâce à l’équipe masculine de Liévin en D1 et l’équipe féminine de Lys Calais en D2, nos représentants en D2 masculine sont moins sous les feux des projecteurs. Et le moins que l’on puisse dire est que Lys Calais et Côte d’Opale connaissent des situations différentes. Les premiers cités bataillent pour la meilleure place possible dans le top 10 tandis que les vice-champions 2023 en D3 luttent pour se maintenir. 7ème de l’étape, 6ème au général, Lys Calais est en tête de ceux qui ne jouent pas le podium. Nous mettrons en exergue la progression de Maxime Saint-Martin. Arrivé au club assez loin de sa meilleure forme, ses progrès constants à chaque sortie (en duathlon comme en triathlon), lui ont permis de décrocher un top 10 à Bordeaux.
En revanche, la situation du COT est plus que délicate. Avec deux 14ème places, le club est 15ème et surtout assez loin aux points du premier non relégable. Arrivé peu après Valentin Poulin 36ème (et bien avant Chad Hidot Delattre qui s’est effondré à pied alors que tout allait bien jusque là), le chef de groupe Simon Duwat va devoir motiver ses troupes et maximiser le potentiel de chacun pour faire une belle deuxième partie de saison et espérer…
Deux clubs proches sur le Relai
Le lendemain matin de la D1 et la D2 se déroulait le Championnat de France de Relai Mixte. Deux clubs des Hauts-de-France se sont mobilisés pour y prendre part et en fait les deux ont été constamment proches l’un de l’autre au fil des quatre relais. Au final, Lys Calais devance Côte d’Opale pour 10 secondes. Ils sont respectivement 16ème et 17ème au scratch (ou 12ème et 13ème si vous préférez retirer les équipes jeunes).
Quand l’excitation laisse place à la frustration
Je conclurai ce retour sur l’étape bordelaise pour dire à quel point je suis ravi en amont puis finalement déçu chaque fois que la chaîne L’Equipe diffuse une étape du Championnat de France des Clubs de D1. Pouvez-vous imaginer qu’en plein direct d’un match de football, une pause publicitaire nous prive des premiers tirs d’une séance de tirs au but ? Que le dernier quart-temps d’un match de basket soit amputé de moitié ? Ou encore que des messages commerciaux soient diffusés au moment du dernier tir en biathlon ? C’est pourtant ce qui est arrivé une fois de plus samedi matin quand, dans le ‘money time’, les publicités nous ont privés de 50% de la course à pied ! Ajoutons à cela que la plupart du temps la caméra a été braquée sur l’homme de tête. Alors, oui, on adore Hayden et on apprécie son talent dans l’exercice, mais on aimerait aussi voir et savoir ce qui se passe derrière !
Bref, le traitement du triathlon à la télévision française n’est pas à la hauteur d’un sport olympique qui pourrait pourtant nous réserver de magnifiques satisfactions dans un mois à Paris…
Eric Cattiaux
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