La réalisation d’un rêve

Du côté de Liévin, on ambitionne chaque année de gagner l’étape locale du Grand Prix à Dunkerque. Cette fois, le rêve est devenu réalité. Et pour frapper un grand coup et marquer les esprits, c’était le bon moment, car on ne pouvait pas rester sur le goût amer d’une inhabituelle 9^ème place sur la première manche à Fréjus. Alors ils ont frappé un très grand coup : les Liévinois ont tout simplement trusté les trois marches du podium individuel !

Tout le monde était impatient de voir pour la première fois le médaillé de bronze à Tokyo et vainqueur de la WTCS à Leeds (et n°1 mondial en puissance ?) Hayden Wilde. Mais le ‘Wilde Kiwi’ n’était pas seul. Il avait à ses côtés deux autres grands noms de l’hémisphère sud : les Australiens Matthew Hauser (champion du Monde junior en 2017 et médaillé de bronze au Championnat du Monde U23 en 2021) et Brandon Copeland (5^ème du Championnat du Monde U23 en 2019). La dream team, quoi ! Etaient également alignés Harry Leleu et Raphaël Montoya, ainsi que Hugo Winock, Matisse Lacroix et Hugo Petit en athlètes supplémentaires. De tous ces hommes, il en est un qui a été tout simplement fantastique de bout en bout : Matt Hauser.

Le résumé de la course masculine

Premier défi pour Liévin : être bien positionné face à la concurrence à la fin de la natation, objectif difficile à atteindre alors qu’on est 9^ème à choisir son emplacement sur le ponton de départ. Et puis, bonne surprise : aucun club n’a choisi la partie droite, Liévin en a profité pour choisir ce spot permettant d’être moins dans la nasse des 220 m menant à la première bouée. Très vite, on voit un bonnet familier en position de leader : c’est celui de Matt. A T1, on est totalement rassuré : Matt est 1^er, Hugo 8^ème, Raph 9^ème, Brandon 10^ème, avec une seule mauvaise surprise, la modeste 26^ème position de Hayden. Liévin est leader devant les inévitables Metz et Poissy. Sur le vélo, un groupe de 12 se dégage à l’avant, incluant un Matt souvent dans le rôle de meneur de train, Brandon et Hugo. Mais attention : Hugo ne compte pas pour le classement. On a donc devant 2 Liévinois, 2 Pisciacais et 2 Messins et chacun de ces clubs compte un 3^ème homme dans le pack n°2 pointé à une quinzaine de secondes, Hayden en ce qui concerne Liévin. Coup de théâtre à T2 : Matt a perdu 19’’. La raison ? Une crevaison dans le dernier kilo. A l’entame de la càp, c’est Brandon qui prend les affaires en main, tandis que Hayden et Matt se sont regroupés. Petit à petit, ces deux-là se replacent, remontent, puis ce diable de Matt reprend les commandes devant Hayden et Brandon. Le rêve prend forme, avec trois Liévinois aux trois premières places. Un homme va tenter de briser l’hégémonie liévinoise : Pierre Le Corre. Mais dans un dernier effort lancé à environ 200 mètres du portique, Brandon va déclencher un sprint d’anthologie qui lui permettra d’assurer le carton plein. FA-BU-LEUX !

Sur cette étape, Liévin devance Metz et Poissy dans cet ordre. Dans le même temps, les Sables Vendée ne terminent que 5^ème et Saint-Jean-de-Monts affaibli passe à travers. La remontada nécessaire après la déconvenue varoise repositionne déjà Liévin à la 3^ème place, derrière évidemment Poissy et Metz au coude à coude. Dans les rêves de victoire à Dunkerque, Laurent Szewczyk n’avait pas osé imaginer aussi parfait scenario. On imagine que la fête a battu son plein de retour au pays des terrils !

Lys Calais confirme

Avant cette magnifique consécration masculine liévinoise, nos cœurs de ch’tis avaient déjà battu fort en voyant les féminines de Lys Calais à l’oeuvre. Après leur premier podium en D1 de duathlon une semaine plus tôt, on a vite eu le sentiment qu’une récidive en D2 de triathlon était dans leurs cordes. La natation les lançait tellement idéalement qu’elles se retouvaient à 4 dans le pack de tête : Zia Pille Yard, Aubane Poutrain, Jeanne Cucheval et Lisa Lecompte, avant que cette dernière ne soit éliminée sur crevaison. Les positions se resserrèrent par la suite et c’est finalement pour une petite place que Lys Calais se classera 3^ème de l’étape, grâce à Zia 11^ème, Jeanne 13^ème et Joséphine Delvincourt revenue dans le coup à pied 21^ème. Et comme en D2 Dunkerque accueillait la première étape, Lys Calais est donc par la même occasion 3^ème au général. Vivement la suite !

Les autres clubs engagés en Championnat

Les Gravelinoises étaient ravies de s’aligner à Dunkerque, mais aussi forcément un peu timorées au moment de se confronter à la D2 pour la première fois de leur histoire. Mais elles aussi peuvent être pleinement satisfaites de leur étape à la maison, puisqu’elles ont pris la 8^ème place, avec notamment Margaux Bontant 18^ème, Clara Gillodts 24^ème et Lison Mathieu 30^ème.

Quant aux féminines de Liévin, elles se sont présentées au départ avec le renfort de Kira Hedgeland précieuse à chaque fois, avec Alessia Orla revancharde après sa crevaison à Fréjus, et les locales, Léa Richard et Louise Delbarre qui poursuivent leur apprentissage et Emily Trinel qui pour l’occasion a entamé le sien. L’Australienne qui a connu une course très moyenne dans un premier temps a heureusement démontré son immense talent à pied pour se classer 7^ème. L’Italienne a fait une course très satisfaisante qui l’a mise au 14^ème rang. Comme souvent, c’est Léa Richard qui a joué le rôle de 3^ème. Elle aussi a été mieux qu’à Fréjus (44^ème). 5^ème de l’étape, à défaut d’effectuer la remontée vertigineuse des garçons, les filles se replacent tout de même au 8^ème rang. Pour ambitionner un podium à l’étape, il faudra aligner la dream team. Prochain épisode à Metz dans deux semaines, avec sans doute la présence de Jaz Hedgeland, la sœur de Kira, et d’une jeune Suissesse à découvrir, Livia Gross, aux côtés d’Alessia, alors que chez les garçons, la composition reste à affiner, mais on sait déjà qu’on pourra à nouveau compter sur Hayden. Et pourquoi pas retrouver dans les cinq Hugo, superbe 21^ème de son deuxième GP ?

Un aquathlon pour finir

Avec l’accueil de la D2 en plus de la D1 (pour la première fois), le programme laissait difficilement le temps au traditionnel triathlon S open. Mais comme le Triathlon Littoral 59 tient toujours à associer les régionaux à l’événement, la décision avait été prise de proposer un aquathlon (1km de natation suivi de 5km de course à pied). Avec les titres régionaux à la clé.

Bizarrement, comme une semaine plus tôt à Fourmies, Simon Duwat (COT) n’a pas été souverain en natation. C’est Rémi Vasse qui a eu l’honneur de pointer à T1 en tête, tandis que son nouveau partenaire du V.A. Tri Rémy Lagae occupait la 3^ème place provisoire. Ces trois-là avaient déjà une telle avance qu’ils ne seraient plus revus. Rémi garda le leadership la majeure partie de la première boucle, mais c’est Simon qui passa en tête une première fois devant les supporters. Dès lors, Simon ne douta plus et fit sa course, régulier, jusqu’à la victoire. En revanche, des deux Villeneuvois, c’est Rémy qui termina le plus fort pour s’emparer de la 2^ème marche. Ce Rémy Lagae, personne ne le connaissait il y a encore une semaine, c’est-à-dire avant qu’il ne se classe 5^ème du triathlon S à Fourmies. Renseignements pris, ce garçon basé à Mouscron de l’autre côté de la frontière, après s’être lassé  comme d’autres avant lui de compter les carreaux des piscines, s’est diversifié en course à pied, puis plus récemment à vélo. Il est encore très perfectible à vélo et sur les transitions, mais, au vu des qualités démontrées deux fois en une semaine, et qu’il mettra au service du club qui l’a accueilli sur la demi-finale nationale de D3 à Pontarlier le week-end prochain, gageons qu’on aura l’occasion de reparler de lui dans la suite de la saison.

Chez les féminines, Justine Brazy, dont la carrière sportive a été mise souvent entre parenthèses ces dernières années pour des tas de raisons (maternité, puis activité professionnelle et enfin blessures) a renoué avec le succès. Elle devance deux cadettes de son club de Lys Calais, Faustine Villette et Marie Tiberghien. Les titres masters sont pour le COT, avec Cyril Chambelland et Sandrine Limascon.

Une fête qui a été un temps menacée

Cette édition 2022 marquait la 35^ème organisation du Triathlon de Dunkerque. Quelle belle histoire !

Mais les choses n’ont pas été simples. Oh, tout le monde aura bien remarqué que vent, pluie et fraîcheur étaient les invités-surprises de la côte sur cette fin de semaine marquée par la canicule un peu partout en France. Mais cela aurait pu être bien pire. Si la tempête n’a pas été aussi forte que celle qui a contraint les organisateurs du Triathlon de Deauville à renoncer, il faut savoir que les bénévoles du TL 59 ont peu dormi la nuit du samedi au dimanche, contraints de se lever la nuit pour revenir sur le site ramasser tout ce qui était tombé ou envolé et amarrer ce qui risquait d’en faire autant. Heureusement, quelques adaptations techniques et une météo quelque peu assagie à défaut d’être agréable auront permis d’assurer la tenue de l’événement.  Ouf ! Pour rien au monde, on aurait voulu louper ça !

Eric Cattiaux

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