Cette année, le Duathlon du Haricot a été déplacé d’octobre à avril. Mais ce qui n’a pas changé, c’est la météo ! Avec un cocktail de pluie les jours précédents, histoire de rendre le terrain bien gras, et de vent glacial le jour même, au point de rendre bonnet obligatoire et gants optionnels. Mais ne faisons pas porter le chapeau à la commune de Zegerscappel qui ne fait que refléter la météo de ce début de printemps dans toute la région.
L’autre fait marquant aura été un nombre moins important que d’habitude de participants. Et le retour d’athlètes revanchards : Vincent Fourrier et Lison Mathieu, deuxièmes de la dernière édition qui a eu lieu en octobre 2021. Chez les filles, sur le papier, on ne voit pas trop qui pourrait empêcher la jeune Gravelinoise de conquérir le trophée. En revanche, chez les garçons, on note la présence de nombreux Belges, au premier rang desquels un junior talentueux du nom de Yanis Devoldere, et la première apparition sur l’épreuve d’un ex-leader du triathlon régional devenu éminent spécialiste du swimrun, le Gravelinois Guillaume Heneman.
Notre sport laissant généralement la place à peu de bouleversements hiérarchiques, ce sont ceux-là qu’on retrouve aux avant-postes à T1. La surprise vient des écarts, déjà assez conséquents. C’est Yanis qui se présente le premier, avec la bagatelle de 54’’ de gagnées en 6km sur Guillaume, 1’ sur Maxime Helluin (qui disparaîtra des radars ensuite) et 1’03 sur Vincent. Et on ne vous parlera pas des autres, relégués déjà à 2’30 et plus !
A la transition, c’est Vincent le plus rapide. L’envie de passer tout de suite 2ème, de montrer ce qu’il est capable de faire sur un vélo et d’aller chercher le Belge est évidente. Et il sait que c’est là sa seule chance de l’emporter. L’an dernier, il avait dominé tout le monde dans cet exercice, mais s’était fait repasser sur la 2ème à pied. Le scenario va-t-il se répéter ? Oui et non. Oui, car il se montre à nouveau le plus fort sur les 24km de VTT. Non, dans la mesure où il parvient seulement à revenir à 10’’ du leader. Pour tous les autres, l’addition est très lourde : 6’ de concédées !
A partir de là, le scenario final est connu : Yanis reprend du large, Vincent finit à nouveau 2ème et Guillaume, mieux à pied qu’à vélo, 3ème. On relèvera par ailleurs la présence de 4 Belges dans le top 10.
Pour Lison Mathieu, la course est une promenade de santé. Certes, elle doit bien sûr elle aussi affronter le froid et l’humidité, mais je veux dire par là qu’elle n’a (comme prévu) aucune rivale à sa taille. A titre d’exemple, elle comptabilise déjà pas loin de 4’ d’avance à T1 sur sa dauphine, l’Hazebrouckoise Elise Morosini, et l’écart ne fera que croître pour atteindre 13’35 sous l’arche. Deux athlètes masters se disputeront la 3ème marche du podium, et c’est finalement Maggy Couvreur qui, grâce au vélo, devancera la Gravelinoise Claudie Senicourt.
Le temps de se réchauffer à la salle des fêtes en mangeant un bon cassoulet (ce n’est pas le Cross-duathlon du Haricot pour rien !), retour sur le terrain et place aux jeunes.
Chez les poussins, Léonie Harbonnier prive l’Hazebrouckoise Victoire Dillies de faire coup double après sa victoire deux semaines plus tôt à Villeneuve d’Ascq. Le vainqueur garçon est Adam Bruwaert (Gravelines), 4ème au scratch. Who run the world ? (*).
Au tour de Noa Bruwaert de briller chez les benjamins. Dans son sillage, Laura Signy (COT) et, peu après, le 1er pupille, l’inévitable Maé Dezègue (Multisports Academy). Plus loin, la 1ère pupille n’est autre que Maelys Maquaire, tout aussi incontournable : la Gravelinoise en est désormais à 3 victoires en 3 week-ends !
Sur le XS, on pressent la domination de Léo Dacquin (COT) et Loïc Coubel (Gravelines), respectivement 2ème et 4ème ici même la dernière fois. Passés cadets, ces deux-là répondent aux attentes, Léo prenant le meilleur progressivement pour signer une victoire sans discussion. Un autre cadet, Zacharie Maes (Gravelines), se détache lui aussi pour les accompagner sur le podium scratch. Et c’est une minime, Emma Mantel (COT), qui gagne chez les filles, là encore sans être inquiétée.
Fin de la journée vers 18 heures. Retour à la maison, direction le canapé avec un bon plaid et une tisane pour se réchauffer. Et, en attendant le seul et unique enfer du nord officiel, celui de Paris-Roubaix, se délecter en léger différé d’une nouvelle bagarre des titans sur le Tour des Flandres.
Eric Cattiaux
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(* C’est le titre d’une chanson de Beyoncé qui prétend que les filles dirigent le monde)