Retour à Quend-Plage. Souvenez-vous : le 10 février dernier, la station balnéaire de la côte picarde avait accueilli une épreuve de bike and run. Dans le froid, la pluie et devant une poignée de résidents à l’année s’arrêtant quelques minutes en allant chercher le pain. Changement de décor cette fois : nous sommes le 2 juin, c’est le premier dimanche où la météo est estivale et les touristes sont nombreux. Une toute autre ambiance pour cet acte 2 !
Cohabitation réussie
Le beau temps et la venue de nombreux touristes étaient redoutés par Olivier Carrier, chef de file du TTR 80, structure organisatrice de ce Triathlon M (en collaboration avec le club de triathlon de Montreuil). On pouvait craindre en effet que les visiteurs ne se plaignent de ne pouvoir accéder aussi facilement que d’habitude en voiture et que les athlètes ne soient gênés par une densité de circulation accrue. Mais, en fait, tout s’est très bien passé. Mieux même : les nombreuses personnes venues en shorts, tongs aux pieds et chapeaux de paille sur la tête ont largement participé au spectacle. Très proches des athlètes, d’abord côté plage au départ de la natation, mais aussi plus tard, dans la rue principale et aux abords de la place où avait été érigée l’arche d’arrivée, les badauds ont prodigué encouragements et applaudissements chaleureux aux triathlètes. Et un triathlon avec du public proche, nombreux et qui met une belle ambiance, ça a de la gueule !
Natation en mer et càp nature
Malgré nos kilomètres de jolies plages, les triathlons avec natation en mer ne sont pas nombreux. Les survivants s’appellent Bray-Dunes et Cayeux. Aussi, on est ravi d’avoir vu naître ce dimanche une autre épreuve où les nageurs doivent affronter les vagues. Le parcours proposé à pied était également très particulier. Oublié, les temps de passage au kilomètre habituels, puisqu’il s’agissait ici de sable et de chemin. De l’avis de tous, ce long périple dans le sable mou de la zone dunaire du Marquenterre a été particulièrement éprouvant !
Vainqueurs dominateurs
Tous les ingrédients étaient réunis pour que cette première soit une réussite. Restait aux athlètes inscrits à nous procurer ce qu’on attend de ce genre de compétition : spectacle et suspense. De suspense, malheureusement, il fut peu question. Car Sophie Caron (Lys Calais Triathlon) et Antoine Legout (Triathlon Club de Liévin) ont mené de bout en bout sans être inquiétés. Côté filles, Cléa Lelièvre, tout juste 18 ans, s’attaquait à son premier triathlon sur distance olympique. Expérience réussie, puisque la Montreuilloise fit toute la course en 2ème position. La seule place qui fut remise en cause fut la 3ème. Détenue par Justine Brazy (Meaux) avant son abandon, elle revint logiquement à Joséphine Delvincourt (Lys Calais). 2ème à Etaples et 1ère à Ardres en 2018, Sophie Caron confirme à 24 ans qu’elle fait désormais partie des meilleures spécialistes régionales. Chez les garçons, Antoine Legout, excellent nageur, relégua d’entrée de jeu ses rivaux à plus de 2 minutes ! Mais où était Pierre ? Parmi les spectateurs. Blessé, il n’a pu donner un peu de fil à retordre à son frère. Dommage, car Antoine a été (trop) facile, continuant à creuser les écarts à vélo puis à pied pour conclure avec près de 5 minutes d’avance sur l’Isséen Romain Eliasse et 6 sur le néo-Autunois Mathieu Gallet. Voilà une année riche de nouveautés pour le cadet des Legout (21 ans) qui a découvert un nouveau club, de nouvelles expériences en Coupe d’Europe et en Grand Prix, le tout agrémenté donc d’une victoire dans son département.
Et ensuite ?
Ce nouveau triathlon a été parfaitement lancé. Les athlètes ont répondu présents (les dossards ont facilement trouvés preneurs), le public aussi. Les parcours ont plu, les deux boucles sur chacune des disciplines ont donné lieu à un spectacle très visuel, et il n’y a eu aucun couac dans l’organisation et le déroulement de la compétition. Une grille de prix très intéressante est de surcroît proposée. Nul doute que l’année prochaine, davantage de grands noms du triathlon seront au rendez-vous et qu’il faudra s’inscrire tôt…
Eric Cattiaux
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