On vous avait prédit en présentation que si la saison allait bien pouvoir débuter, des changements interviendraient sans doute encore. Et en effet, on apprenait que la première étape à Valence, dans le respect de la jauge des 50 participants, se disputerait exceptionnellement sur la base d’équipes de 3 athlètes avec classement sur les deux meilleurs, et que le Championnat serait amputé d’une étape suite à l’annulation de Paillencourt.
TNT dynamite la course
Côte d’Opale Triathlon alignait un effectif incomplet composé de Romain Hesschentier, Marc Fernandes et du Belge Jan Vervaet. Même si les deux premiers sont connus pour leurs qualités pédestres au niveau régional, on se rendit vite compte, au terme du 1er kilomètre, que le COT ne pourrait que limiter la casse, puisque les trois hommes se retrouvaient déjà à ce moment-là dans la cassure. Le club terminera 13ème.
Team Noyon Triathlon, lui, était confiant au départ avec ses 3 meilleurs hommes : Maël Alric, Emile Blondel-Hermant et Adrien Latestère. Maël fut capable de suivre la grande foulée du Sablais Jawad Abdelmoula ; Emile, un chouïa plus juste dans un premier temps, fit l’effort dans le 1er kilomètre à vélo pour rentrer. En comparant la situation des quatre ténors du Grand Prix à ce moment-là, il y avait devant trois Messins (Choquert, Le Berre, Bargetto), deux Noyonnais (Alric, Blondel) pour un Sablais (Abedelmoula) et un Gonfrevillais (Dely). C’est là que la stratégie qui allait se révéler payante se mit en branle. Sur un parcours technique et exigeant, les deux Picards imprimèrent le train et placèrent quelques accélérations aux bons endroits pour lâcher Bargetto dans le 1er tour puis Choquert dans le 2ème. Ils ne stoppèrent pas leur effort durant encore deux boucles, histoire de s’assurer que personne ne revienne sur la tête. Oh, évidemment, pendant qu’ils prenaient du vent, leurs adversaires étaient à l’abri et seraient dans de meilleures dispositions à pied. D’ailleurs, logiquement, dans ce groupe leader de 5 hommes, Emile prit la 3ème place et Maël la 4ème. Mais seule la victoire d’équipe comptait. Et même cette place sur le podium individuel comblait Emile, lui qui courait après depuis si longtemps ! Adrien, lui aussi, était pleinement satisfait d’intégrer le top 10.
Au bilan de cette première étape, on le répète, 4 clubs, les mêmes qu’en 2020, semblent partis pour dominer la compétition. Mais le niveau est dense, les écarts sont minimes entre eux et bien malin celui qui peut dire qui sera sacré à Châteauroux en septembre. En tout cas, ce qui est clair, c’est qu’aujourd’hui Noyon n’a plus aucun complexe à nourrir face aux champions de ces dernières années et qu’il a pris conscience qu’il peut ambitionner le titre…
Une étape très ouverte chez les filles
Entre les blessures des unes et les contraintes d’isolement imposées aux autres dans certains pays, certains effectifs féminins ne ressemblaient pas beaucoup à ceux auxquels nous étions habitués. En particulier, ceux de Montluçon et du Stade Français étaient décimés. Inversement, Metz paraissait assez fort ; quant à Meaux, on était un peu dans l’expectative avec une compo new look. Bref, la compétition semblait très indécise. Preuve que cette compétition est folle : c’est la Messine Appoline Foltz, championne de France cadette en triathlon l’an dernier qui l’emportait en individuel, devant la « nouvelle » petite perle belge de Meaux Maurine Ricour (elle était apparue une première fois à Vairé l’an dernier) et sa coéquipière davantage attendue Marion Gay-Pageon. Les surprises ne concernèrent pas que le podium individuel puisque derrière Meaux et Metz, c’est Pontivy issu de la D2 qui se classait 3ème !
Comment se comportèrent nos clubs et athlètes dans cette étape un peu folle ? C’est encore une fois Montreuil qui fit la meilleure prestation en se classant 8ème. La chute d’Amandine Perisino ne laissa guère le choix aux deux autres membres de l’équipe : il ne fallait surtout pas flancher ! Laura Vallois fit une superbe prestation de bout en bout se classant 12ème et Stéphanie Le Bescq 26ème assura le coup (comme d’habitude !). Au COT, Raphaëlle Lucas ne rata pas son entrée en matière. La cadette prit ses responsabilités et réussit son entrée en matière en classant à un rang du top 10, Capucine Rolin 31ème et Jessica Degand 41ème permettaient au club de prendre la 10ème place. Cela fait du bien de retrouver ce rang, même si c’est rageant de louper le 9ème de si peu !
Lys Calais a fait du Lys Calais Triathlon, avec homogénéité (avec un tir même plus groupé que jamais !) et régularité (à l’exception peut-être de Linda Ducrocq meilleure à pied qu’à vélo). Joséphine Delvincourt 20ème, Sophie Caron 23ème, Linda Ducrocq 24ème : elles sont inséparables ! 11ème rang au général, juste derrière le COT.
Le cas de Cambrai est sensiblement différent. C’est le grand écart entre Lotte Claes 8ème d’un côté et Kim Nulens et Elise Roussel respectivement 40ème et 46ème de l’autre. Les deux dernières ont vite compris que la course serait dure ; quant à la première, malgré un résultat très satisfaisant à l’arrivée, on regrettera que sa mise en action sur la première course à pied ne lui permit pas de rester au contact des meilleures. Cambrai s’est classé 13ème.
Voilà donc le bilan satisfaisant au niveau global et même exceptionnel dans le cas de Noyon de cette première manche. Les enseignements à peine tirés, on sera très vite à nouveau dans le bain, puisque la deuxième se déroulera dès samedi à Saint-Avertin (près de Tours). Avec deux particularités : le format multi-enchaîné et l’entrée en lice de Gravelines et Lomme chez les messieurs, Gravelines encore et Valenciennes chez les dames, en D2.
Eric Cattiaux
Classements sur my.raceresult.com
(Crédits photos : TNT, TCM, S. Lucas, E. Cattiaux)