L’association Zeste qui organise le Cross-Duathlon du Haricot à Zegerscappel a annoncé avant la tenue de l’épreuve et pendant celle-ci que cette 12ème édition serait la dernière. Certes, on peut regretter que le nombre d’inscrits sur la course principale au format 6.5 / 23 / 4 s’est avéré inférieur ces dernières années à ce qu’il a été à une époque. Et que les licenciés ne sont guère nombreux par rapport aux non-licenciés. Mais ce sont tout de même 500 participants environ (compétiteurs jeunes et moins jeunes ainsi que randonneurs) qui sont venus s’en donner à cœur joie sur des parcours encore roulants cette année. Avant de reprendre des forces autour d’un bon cassoulet-maison.
Et le fair-play ?
Une fois n’est pas coutume, je vais commencer ce résumé des faits marquants de la journée par les courses jeunes. Il y en avait deux au programme, plus un XS non réservé exclusivement aux jeunes.
Ce serait faire preuve d’angélisme que d’imaginer que la beauté du sport empêche les ‘vacheries’ que peuvent se faire des minimes ou des cadets au moment du départ d’un Championnat de France. Mais il y a de quoi s’interroger à voir certains qui, sur une épreuve locale et dès l’âge de 7-8 ans, joignent les doigts et écartent les coudes au maximum déjà 10 minutes avant le départ pour empêcher quiconque de s’approcher d’eux. Ou qui répondent à la remarque d’un arbitre par une grimace ironique. Ce qui incita le speaker que je suis à faire lever les bras des 10-13 ans pour la photo, histoire de les déstresser un peu, et l’organisateur à passer le message ‘Respectez-vous !’ avant chaque coup de pistolet.
Et vous savez quoi ? Ce ne sont pas ceux-là qui ont été les meilleurs à l’arrivée. Peut-être avaient-ils les bras fatigués de les avoir gardés écartés aussi longtemps !
Mais oublions vite cette minorité pour féliciter tous les jeunes pratiquants inscrits en nombre sur ces deux courses. Et mettons à l’honneur les mini-poussins Léo Dieusaert et Iryna Bénard, les poussins Martin Lefebvre et Manon Meersdam (Hazebrouck), les pupilles Paulin Gobaille (Fourmies) et Syriane Panico (TL 59), les benjamins Isaac Duval (Hazebrouck) et Anthea Blondel (COT), les vainqueurs du jour.
Coup double pour Théo
Les candidats étaient moins nombreux au départ du XS. On y retrouvait notamment les cadets Théo Depecker (Hazebrouck) et Louis Baert (TL 59), respectivement 2ème et 4ème l’an passé. Ils ont confirmé et surtout amélioré leur classement. Derrière Théo que l’on sait fort à pied, un duo dunkerquois s’est formé à vélo, composé de Louis et de Romain Bard, avant que ce dernier, plus jeune, ne lâche logiquement prise. Louis a réussi à recoller dans la roue de Théo, mais ce dernier repartit de plus belle à pied et franchissait la ligne deux doigts levés, ravi de son doublé obtenu à Ardres dimanche passé et à ‘Zegers’ ce jour.
Ce fut une explication à trois également chez les filles, à deux d’abord avec Chanell Jacquemart (Gravelines) future vainqueure et l’adulte Lucile Bugnon, auxquelles on ajoute une autre minime Margaux Housay (Hazebrouck) qui a effectué une remontée à la faveur du vélo.
On notera sur ces trois épreuves de l’après-midi la réussite grandissante des jeunes du Triathlon Club d’Hazebrouck.
Le muscle a une mémoire
Interrogé sur son état de forme avant le départ, Julien Brazy (TL 59) m’avait avoué être bien à vélo (il prépare la saison des Beach Races, courses VTT sur sable) mais pas entraîné à pied. Aussi fut-il surpris et soulagé de constater qu’à T1, il était devant en compagnie d’un autre athlète (qui allait ensuite rétrograder). Avec tout son savoir-faire acquis lorsqu’il pratiquait à haut niveau (il a été champion de France U23 en 2008 et disputé de nombreux Grands Prix), celui qui a cette année rejoint les rangs des Masters a effectué une transition-éclair avant de partir sur son vélo type gravel pour un périple en solitaire. Car évidemment, plus personne n’allait être en mesure de le priver de la victoire. Son partenaire de club Jordan Damman finira 2ème, devançant deux garçons licenciés à l’Opale Badger Team, Valentin Blanpain et Tanguy Bonnel.
Interrogé sur sa performance à pied, il déclara : ‘ C’est amusant parce que récemment j’ai lu un article dans Sport & Vie qui expliquait que nos muscles avaient de la mémoire. Eh bien, je crois que ça s’est vérifié aujourd’hui, car honnêtement, j’ai couru deux fois avec ma femme, et c’est tout !’ Tout en restant conscient que ce déficit d’entraînement lui aurait été fatal si des garçons de la trempe de Thomas Gillodts ou Kevin Callebout avaient été présents.
Pas de grand nom chez les femmes, comme le prouve la présence de deux non-licenciées aux deux premières places. On pensait qu’Hind Saint Georges (Armentières), 3ème en 2024, aurait peut-être pu se mêler à la lutte, mais elle s’avéra inférieure aux deux autres sur la première course à pied et sur le vélo, sans compter qu’elle commit une erreur dans sa préparation qui lui fit perdre pas mal de temps à T1. Elle se contentera à nouveau de la 3ème place et de la victoire chez les Masters.
Devant, il y avait Sophie Cardinael et Inès Leuwers. Avec pas loin de 2 minutes d’écart à l’arrivée, la gagnante faisant fructifier son avance dans le 4km final. Invitée à se présenter à l’arrivée, Sophie expliquera qu’elle pratique le trail et qu’elle venait là de participer à son premier duathlon. Voilà des débuts réussis qui l’amèneront peut-être à renouveler l’expérience.
Alors, est-ce vraiment la fin des haricots, pouvait-on se demander à l’issue de cette journée venteuse mais réussie ? Franck, Chantal et ceux qui les ont rejoints au fil des ans nous laisseront-ils sur notre faim ? Ou proposeront-ils une recette différente en 2026 ?
Eric Cattiaux
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