Ah, il fallait voir cette communion dans la zone d’arrivée entre les coaches et les filles ! Puis avec les garçons. Ces sourires, ces accolades, ces embrassades, bref, ce bonheur qui irradiait tous les visages. Ceux des athlètes du cru qui voient le club qui leur est cher monter en puissance, bien sûr. Mais aussi ceux des athlètes récemment venus au club d’Angleterre ou des Pays-Bas et qui se sont déjà fondus dans l’esprit de famille, clé de la réussite de Lys Calais Triathlon.
Une organisation nouvelle et réussie
Côté organisation, ce n’était pas gagné d’avance. Répondant à la volonté d’innover sur le Championnat de France des Clubs de Duathlon, le club calaisien avait proposé une épreuve en relai. Après un premier projet recalé, c’est la formule consistant en cinq relais consécutifs de deux athlètes qui a été retenue. Ce qui a nécessité de réfléchir avec les techniciens de la Fédération à une réglementation spécifique.
Ce format new-look a beaucoup fait parler, cogiter, critiquer même, mais en fin de compte, force est de constater qu’il a permis de vivre des épreuves rapides, vivantes, visuelles, spectaculaires, pleines de rebondissements, et surtout qui ont donné toute leur place à la stratégie et à l’esprit d’équipe.
Réussir ce pari a été la première victoire.
Les filles confirment
L’équipe féminine espérait confirmer la belle impression laissée sur la première étape avec la 3ème place obtenue à Parthenay. Elle a fait mieux que ça en se classant 2ème derrière les Meldoises et leur effectif de très haut niveau composé de Marion Legrand (championne d’Europe et de France), Maurine Ricour (vice-championne d’Europe) et Marion Gay-Pageon. Côté Lys Calais, l’équipe était composée des deux recrues, l’Anglaise Brooke Gillies (qui a passé la semaine à Calais après le GP de Triathlon à Fréjus) et la Hollandaise Karin Nieuwenhuijsen (10ème du Championnat du Monde). Bien sûr, ces deux-là, alignées trois fois ensemble, ont pesé sur le résultat final. Mais il serait injuste de ne parler que d’elles, tant la motivation et le talent démontrés par Sophie Caron, Zia Pille Yard et Jade Barthélémy ont fait plaisir à voir. Au final, Lys Calais termine à 6 secondes de Meaux et devance Strasbourg de 9. Et au général, non pas une mais deux cerises sur le gâteau : Lys Calais passe 2ème et, de surcroît, devance son poursuivant (dont on reparlera ci-dessous) de 7 points. Enorme !
Les garçons épatent
Mais on n’avait pas encore tout vu. L’excitation augmenta au fil des relais lorsqu’on prit conscience que l’équipe masculine pouvait elle aussi réaliser un gros coup ! Avec comme base le duo composé de la machine à rouler Alexys Brunel et du cadet des Carpentier, Yanis, accompagnés de l’Anglais Simon Davis (vice-champion d’Europe U23), d’Antoine Viertaix et de Quentin Dambron.
Quatre clubs étaient en concurrence à l’entame du dernier relai, avec Meaux et Lys Calais devant, ainsi que Gonfreville pas bien loin et Evreux en embuscade. Thomas Gillodts et Valentin André (6ème du championnat du Monde), d’un côté, Alexys et Yanis de l’autre, écrasaient les pédales, soucieux de prendre de l’avance en se sachant condamnés à effectuer une pénalité de 10 secondes et sous la menace des leaders gonfrevillais Anthony Avril et Arnaud Dely (2ème Européen, 4ème mondial), voire des Ebroïciens.
Dans un scenario complètement fou, on voyait Valentin s’arrêter à la penalty box, puis Yanis, puis aussi Arnaud fautif sur le tout dernier relai. Meaux gardait l’avantage, Lys Calais terminait 2ème et Evreux ‘’volait’’ la 3ème position à Gonfreville.
Qui l’eût cru ? Sacrés champions de France de D2 en septembre dernier, les Calaisiens avaient déjà rempli le contrat en se classant 6ème à Parthenay. Alors que dire de ce premier podium en D1 ?! Et, comme pour les filles, la bonne opération, c’est que les voilà propulsés au 4ème rang au général, avec 6 points d’avance sur leur premier poursuivant. Magique, fantastique, stratosphérique !
Et les autres ?
Certains n’ont pas connu le même bonheur. 14ème en D1 féminine, Gravelines a déçu. Une sale journée marquée par la chute de Rébecca Lucas. Les garçons en D2 ont fait mieux en se classant 6ème, mais suite à leur passage en D1 en 2022, on espérait les voir un peu plus haut dans la hiérarchie.
La plus grosse déception vient sans doute de Noyon en D1 masculine. 4ème à Parthenay, le champion de France en titre, malgré l’absence qui se prolonge de Maël Alric (on l’espère non pas à Mont-Saint-Aignan mais à Noyon fin juin), se disait que sur un format qui rebattrait les cartes, l’espoir pourrait renaître. Il n’en fut rien : non seulement le club n’a pas amorcé sa remontada, mais il a creusé un peu plus sa tombe en prenant une place totalement inhabituelle de 8ème. 5ème au général à 12 points de Meaux, Noyon a tiré un trait sur le titre.
Terminons ce bilan avec le COT qui se présentait avec des effectifs incomplets. Chez les garçons, la 12ème place obtenue est déjà bien meilleure que la 16ème de la première étape. Et il fallait ça, et il en faudra d’autres, pour quitter la zone de relégation, car, si le club a laissé la lanterne rouge à Echirolles, les clubs mal classés à Parthenay ont performé à Calais, et donc le COT 15ème compte encore 3 points de retard sur les équipes aujourd’hui 13ème et 14ème. La grosse satisfaction vient des filles. 5ème à Parthenay, elles gagnent une place à Calais et se retrouvent 3ème au général. Voilà longtemps qu’elles n’avaient connu un tel rang ! La Belge Eleonore Hiller et Capucine Rolin ont fait valoir leurs grandes qualités et notamment leurs redoutables aptitudes cyclistes à trois reprises. L’Anglaise Jordan Matthews blessée et Laura Vallois accidentée il y a une semaine étaient absentes ? Et alors ! A l’image de ce qu’ont fait les Lys Calaisiennes, les COTistes ont pu compter sur un duo de jeunes locales, débutantes à ce niveau de compétition car cadettes 1ère année, qui ont su élever leur niveau pour l’occasion : Zélie Thieuleux et Zélie Halluin.
Bonheur immense pour Lys Calais Triathlon, qui s’est clairement fait un nom aujourd’hui dans l’élite nationale. Bonheur également pour Côte d’Opale Triathlon avec les filles qui suivent Lys Calais au classement après deux étapes : on est impatient de voir si la belle série va se poursuivre dès dimanche prochain à Mont-Saint-Aignan dans la banlieue de Rouen.
Eric Cattiaux
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