Comme annoncé par les météorologues, vent et pluie ont rythmé notre dimanche. Un vent soufflant par rafales, des averses plus ou moins soutenues, entrecoupées de timides éclaircies, dès le matin. Puis, en début d’après-midi, le plus fort de la dépression, avec des vents et des averses tellement puissants qu’on s’est demandé un moment si ce Duathlon S de Noyon allait bien avoir lieu. Heureusement, ce pic (barrières qui tombent, tonnelles qui prennent les airs) a été de courte durée et le départ de cette épreuve, support du championnat régional adultes, a pu être donné.
Le rythme à pied a tout de suite été élevé. Et dans la côte, le peloton a explosé pour se morceler en mini-groupes de 2-3 athlètes. Dans cet exercice, les plus rapides ont été Nicolas Baroux et Matthieu Diverres. Histoire de lancer le match attendu entre les deux clubs-phares de la région : Côte d’Opale Triathlon et Team Noyon Triathlon. Une demi-minute plus tard, c’était au tour de Tristan Humblet (Vittel) et Julien Dequidt (COT) de mettre le casque. Pierre Brohez, le Bordelais, n’avait pu suivre longtemps le rythme de ces deux-là et avait été repris par le Noyonnais Sébastien Hansen.
La question qu’on se posa alors, au vu du profil de cycliste de Nicolas Baroux et de ses attaques sur le Grand Prix, était : quand va-t-il se débarrasser de son rival ? Réponse : dans la côte, au 2èmedes 5 tours. Il allait ensuite faire cavalier seul. Un seul athlète parviendra à rouler presque aussi fort : Sébastien Hansen, ce qui lui permettra de revenir sur Matthieu Diverres et Julien Dequidt avant T2. A pied, Matthieu et Tristan démontreront à nouveau qu’ils sont tous deux à l’aise dans cet exercice. Mais Nicolas aussi. Pour ceux qui en douteraient encore, cela fait déjà un bon moment que l’intéressé est devenu un duathlète complet. Il terminera en 52’08, facile, devant Matthieu Diverres à 1’46 et Julien Dequidt à 2’04. Comme on l’a dit, Tristan Humblet terminera bien, mais ce sera insuffisant pour revenir sur Sébastien Hansen. Le COT place deux hommes aux 1er et 3ème rangs, le TNT 2èmeet 4ème, le match a tourné à l’avantage du COT, mais en sera-t-il de même sur la finale du Grand Prix à Paris dimanche prochain ?
Lucie Lang s’est elle aussi imposée aisément. Du coup de pistolet au franchissement de l’arche d’arrivée, personne n’a été à sa hauteur. On dit parfois d’un leader intouchable que ses adversaires n’en auront vu que les talons, mais là, en s’octroyant 1 minute d’avance sur la première course à pied, la Montreuilloise Laura Vallois et ses partenaires du COT Aurore Swidurski et Marie-Charlotte Huysentruyt n’auront même pas eu le loisir d’admirer sa foulée bien longtemps ! Derrière, on s’est donc battu pour les places d’honneur. Et on a eu droit à une découverte, une de plus du côté du TC Montreuil ! Non seulement Laura Vallois est une adepte de la course à pied, mais, ensuite elle a bien enchaîné, se permettant même de rouler un peu plus vite que Lucie ! Résultat : 2èmeà 1’15. Restait la 3èmeplace à aller chercher, une lutte qui tourna à l’avantage d’Aurore Swidurski devant Marie-Charlotte Huysentruyt, tandis que la première Picarde, Jessica Degand, à l’aise sur le vélo mais un ton en-dessous à pied, dut se contenter de la 5èmeplace.
Au bilan régional, Nicolas Baroux, déjà sacré en Nord Pas-de-Calais en 2014, 2016 et 2017, remporte donc logiquement le titre dans les Hauts-de-France. Ce leader incontesté du duathlon régional (qui a désormais acquis une carrure nationale) a aimé le parcours, avec cette bosse qu’il faut emprunter à chaque tour non seulement en vélo mais aussi à pied et ses nombreuses relances. C’est de bon augure avant le Championnat de France qui aura lieu sur le même circuit en avril prochain. Lucie Lang n’est pas une surprise non plus, elle qui avait pris la 3èmeplace du régional à Sorrus en 2017. Chez les vétérans, un peu comme à Saint-Saulve une semaine plus tôt, Christophe Marion a effectué la première à pied sans tout donner, avant de démontrer qu’il était devenu costaud et habile à vélo, puis de finir fort sur la deuxième à pied. Quant aux féminines, l’accumulation d’athlètes absentes au départ, d’autres qui n’ont pas rallié l’arrivée et enfin de celles qui ont été disqualifiées pour avoir oublié un tour de vélo, n’a pas permis de décerner le titre.
Eric Cattiaux
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