Ne l’appelez plus Grand Prix de Triathlon FFTRI

La généralisation du ‘naming’ dans le monde du sport a frappé le triathlon, et désormais le Championnat de France des Clubs de D1 s’appelle “Lindahls Pro+ Triathlon Séries”, du nom du partenaire qui commercialise des produits riches en protéines et s’associe désormais à l’équipe de France et à la compétition-reine du pays.

Pour le reste, pas de véritable changement. Cinq étapes (quatre en D2) format S avec classement clubs basé sur les trois meilleures places individuelles et addition des points obtenus à chaque étape pour déterminer le classement général final et le nom du club champion de France.

Le calendrier :

  • 4 mai – Fréjus (D1 seulement)
  • 8 juin – Metz
  • 29 juin – Bordeaux
  • 7 septembre – Quiberon
  • 14 septembre – Saint-Jean-de-Monts

Vous l’aurez compris : ce sont les mêmes villes qu’en 2023, donc là aussi c‘est le statu quo !

La seule chose qui va changer en D1 c’est le premier titre de champion de France du Triathlon Club Liévin. Du moins, on peut en rêver ! Liévin serait ainsi le premier vainqueur de la Lindahls Pro+ Triathlon Séries. Avec ce nouveau nom de baptême anglicisé, on aurait un peu l’impression de gagner une Série de Coupe du Monde, ça aurait de la gueule, non ?

Attention : même si l’équipe masculine et sa quête du Graal va à nouveau truster notre attention, nous avons d’autres fers au feu. A commencer par l’équipe féminine de Liévin qui elle aussi monte en puissance et tutoie les sommets. Et n’oublions pas la D2 avec chez les hommes Lys Calais et les bizuths du COT, et chez les femmes Lys Calais encore et Gravelines.

Avec quelles forces nos représentants abordent-ils la nouvelle saison ? 

Les hommes toujours plus forts

Sur le papier, Liévin a sans doute l’effectif le plus fort de tous les clubs participants, avec des garçons comme Hayden Wilde, Matthew Hauser, Brandon Copeland, Jelle Geens, Chase McQueen et d’autres encore. Mais comme stagner c’est potentiellement régresser, et comme on sait pertinemment que le calendrier international empêche d’avoir tout ce beau monde disponible à chaque étape, on s’est encore renforcé avec Tim Hellwig. 9ème au ranking mondial et même 8ème de la WTCS, l’Allemand a démontré en 2023 qu’il faisait désormais partie des candidats possibles pour une médaille sur la série mondiale comme pour les JO. Encore une sacrée recrue, donc. On y ajoute l’Ecossais Cameron Main, vainqueur de la Coupe d’Europe à Melilla le 14 avril dernier et qui s’était déjà signalé à notre attention en se classant 5ème de la Coupe du Monde à Valence en septembre 2023.

Le club ayant été présent sur le podium ces cinq dernières années (trois fois 2ème, deux fois 3ème), ce qui constitue déjà une sacrée performance, il ne manque donc plus que le titre pour emmener la Lolo Team au nirvana.

Les femmes de plus en plus ambitieuses aussi

Après avoir dans un premier temps semblé privilégier l’ascension de l’équipe masculine, il est clair que les efforts de recrutement du club ces dernières années ont aussi concerné les féminines.

Le club s’appuiera toujours sur ses leaders internationales que sont les sœurs Hedgeland, Sara Guerrero Manso, ou encore Gina Sereno, auxquelles s’ajouteront cette année Taylor Spivey et Hanne de Vet. L’Américaine (#4 mondiale à ce jour) a une expérience et un talent qui font d’elle une des stars du triathlon international, avec des résultats brillants sur la WTCS sur laquelle elle s’est classée 4ème en 2019, 2020, 2022 et 2023 et 3ème en 2021 !

Membre du top 5 depuis la montée en 2020, ayant franchi un cap en 2023 en remportant pour la première fois le bronze, Liévin version féminine peut-il encore aller plus haut ?

Beaucoup de compétitions à gérer pour Lys Calais

Lys Calais n’est pas le seul club en France à gérer quatre équipes de haut niveau (deux hommes et deux femmes, en duathlon et en triathlon), mais dans les Hauts-de-France, oui.

C’est en D2 que nous retrouverons les athlètes en rouge et bleu. En effet, l’expérience de l’équipe féminine en D1 n’aura duré qu’une année. Après la première étape qui avait laissé entrevoir quelques espoirs de maintien, les suivantes furent plus délicates, et c’est logiquement que Lys Calais a fini 15ème.  Ce n’est seulement la page D1 qui est tournée, c’est aussi la place donnée au recrutement international, principalement du côté de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas, qui semble avoir été abandonné pour se concentrer exclusivement sur les forces vives (et jeunes) du club.  Difficile de faire des pronostics, mais du côté des dirigeants, on visera un top 5.

Les choses sont assez différentes du côté des garçons. Les « étrangers » ont été conservés et l’Espagnol Jose Ignacio Galvez Ponce est venu s’ajouter. On sait déjà que Maxime Saint Martin a lui aussi rejoint le club. Plus en vue à Châtellerault qu’à Noyon, celui-ci devrait continuer à monter en puissance. L’autre nouveauté, c’est le départ de Kilian Carpentier, qui souhaitait évoluer en D1 et a signé au Tri Val de Gray. Après une étrange saison où les performances ont suivi une pente descendante, on ne sait plus trop où situer cette équipe. Mais histoire de ne pas faire de différence avec les filles et fixer aux garçons un objectif élevé et optimiste, on visera là aussi un top 5.

Que l’aventure commence !

Côte d’Opale Triathlon est enfin parvenu fin 2023 à faire le bond en avant le propulsant pour la première fois en D2. Quatre nouveaux visages font leur apparition à cette occasion : le tout jeune Belge Cis Huyghe, qui participe régulièrement aux épreuves de Coupe d’Europe juniors (sa meilleure place : 4ème an août dernier à Dublin) et s’était classé 11ème sur la finale de D3 (sous les couleurs de Mulhouse), Valentin Poulin en provenance de Best Triathlon Saint-Nazaire (aligné en duathlon, il n’a pas été au top, mais il vaut mieux), Baptiste Teissandier (Les Angles Triathlon) et Arthur Mahieux (Gravelines). Figurent toujours des Britanniques comme Oliver Mills et Oliver Conway (9ème de la finale), des garçons expérimentés comme le coach Simon Duwat, Marc Fernandes ou Pierre Foutrein et des jeunes tels que Chad Hidot-Delattre et Axel Georges.

Cela suffira-t-il ? On entend souvent dire que le plus dur est de monter de D3 en D2 et qu’ensuite, à partir du moment où on figure sur le podium de D3 (le COT s’est classé 2ème), non seulement  le maintien est tout à fait jouable, mais on est capable de se mesurer aux équipes de deuxième moitié de classement de D2. C’est ce qu’on pense du côté du COT, où on espère même faire un top 8.

En tri comme en du !

Les Gravelinoises ont fait une belle entrée en matière en duathlon, ce qui devrait les aider à entamer la compétition en D2 de triathlon avec confiance. L’effectif n’a pas subi de grosse modification à l’intersaison, Lou Lenoble étant remplacée par Laure Tassion et Fanny Pelayo. Pour le reste, on retrouvera les mêmes que l’an passé dans un effectif composé d’athlètes locales emmenées par Margaux Bontant, Clara Gillodts et Rebecca Lucas. La question que l’on se pose est : qu’est capable de faire en triathlon Laure Tassion après que celle-ci nous a épatés sur sa première en duathlon ? Si son apport s’avère majeur (et il devrait l’être car après avoir été performante en ski de fond puis en course à pied, cette touche-à-tout semble exceller dans tous les sports), peut-être la visée annoncée d’un top 6 sera-t-il réaliste ; en tout cas, ce serait le meilleur rang obtenu à ce jour.

Eric Cattiaux

Pour plus de détails sur la compétition et l’ensemble des clubs : https://www.triathlonseries.fr