Callebout de bout en bout

La victoire est toujours belle, mais certaines le sont encore plus que d’autres. Celle de Kévin Callebout à Cayeux-sur-Mer samedi après-midi vient au terme d’une course très aboutie.

 

Quel changement de décor ! Après les chaleurs caniculaires puis les pluies orageuses de la veille, chute de la température le samedi. Sans doute pas plus mal, ont dû se dire les athlètes qui craignaient de courir 10 km à pied en plein cagnard. Mais ce ne sera pas la seule surprise offerte par dame météo : le vent s’est levé, une bonne brise de mer bien soutenue. Résultat : drapeau rouge et pas de natation. Place au duathlon donc, avec un format 10 / 40 / 5. Comme d’habitude dans ce cas de figure, il y a les bons nageurs qui grimacent et les  moins bons qui sourient. A l’image de Tony Baheux, qui nage bien et qui (on l’apprendra plus tard), redoute 15 km de course à pied alors qu’une entorse plus tôt dans la saison ne lui a pas encore permis de retrouver la pleine possession de ses moyens. Ou à l’inverse d’Anthony Le Duey, un pur duathlète à l’origine (même si l’ex-leader du duathlon français n’est pas un novice en triathlon), qui voit sa côte remonter.

Et puis il y a ceux qui n’ont pas de préférence marquée, comme Kévin Callebout.

 

 

Tous derrière et lui devant

 

C’est au train que le Gravelinois a pris quelques mètres d’avance dès la première boucle de 5 km. Un petit avantage qu’il confortera dans la deuxième et grâce à une transition-éclair. A 25 secondes, un trio composé de Mathieu Gallet (Liévin), Julien Citerne (Lomme) et Théo Jobbin (Rouen) et à quasiment 1 minute, les expérimentés Anthony Le Duey (Le Havre), Tony Baheux (Baie de Somme) et Victor Debil-Caux (Beauvais). Pas de gros bouleversement sur la partie cycliste, avec Kévin Callebout qui fait toujours la course en tête, Mathieu Gallet qui voit Anthony Le Duey et Tony Baheux le reprendre sur la fin, tandis que ça coince un peu pour Victor Debil-Caux et davantage pour Julien Citerne et Théo Jobbin (ce dernier ayant déjà perdu le contact à la transition)… Pendant que la bagarre faisait rage à l’arrière pour s’octroyer une place sur le podium, Kévin Callebout reprenait son rythme d’enfer, signait à nouveau un excellent chrono à pied et concluait l’affaire en 1:50.29. Mathieu Gallet, encore un peu plus rapide que le vainqueur, se débarrassait logiquement de ses adversaires pour la 2èmeplace. Tony Baheux, comme redouté, cédait sur la fin et laissait Anthony Le Duey aller chercher la dernière marche du podium.

Leader de bout en bout d’une course qu’il a pris à sa compte, sans toutefois pouvoir se relâcher un seul moment face à des adversaires de qualité et jamais bien loin, Kévin Callebout a réalisé une course pleine et parfaite. Ce n’est pas son premier succès, mais, on l’a dit plus haut, certains sont plus beaux que d’autres. D’ailleurs, l’intéressé dira lui-même en interview, quelques minutes après avoir levé les bras en vainqueur, qu’il avait le sentiment d’avoir réalisé sa plus belle course à ce jour.

Le podium masculin

 

La fête au HAC

 

Si Anthony Le Duey pouvait se satisfaire d’être monté sur la troisième marche du podium (même si, en pur compétiteur qu’il est, il n’était pas totalement comblé à l’arrivée), que dire des féminines du Havre Athlétic Club Triathlon qui ont trusté les deux premières, laissant les autres loin derrière se tirer la bourre pour les places d’honneur ? Delphine Gaudry l’a logiquement et magnifiquement emporté en 2:13.08, devant Delphine Dufau, et c’est finalement Perrine Goldman, la Liévinoise, qui s’adjugea assez aisément la 3èmeplace, gagnant un rang par rapport à l’édition 2017. Quant à Marie-Claude Debroux, toujours bien placée à chacune de ses sorties, elle ne put cette fois se mêler à la bagarre. La raison à cela ? Victime du vol de son vélo, elle a roulé sur une monture qui avait l’air de tout sauf d’un vélo de compétition ! Saluons l’attitude positive de la Valenciennoise qui, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, avait néanmoins le sourire à l’arrivée.

 

 

Quelques chiffres

 

Et pour finir, quelques chiffres intéressants :

 

80 : c’est le nombre d’athlètes en liste d’attente. Ajouté au chiffre de 300 participants, voilà une épreuve qui démontre qu’on peut attirer du monde en plein cœur des vacances d’été. Les organisateurs locaux passeront-ils à 400 dossards en 2019 ? D’autres tenteront-ils de programmer une épreuve à pareille époque ?

 

33.32 : c’est le temps de Kévin Callebout sur le 10 km. Suivi par un vélo à plus de 40 km/h de moyenne et un ultime 5km en 17’59. Le tout sur des parcours balayés en permanence par le vent. Bref, un Kéké en forme olympique !

 

1+1+1 = 1 : première de chaque segment du triptyque duathlétique du jour, la Havraise Delphine Gaudry a dominé la compétition féminine encore plus que Kevin ne l’a fait chez les messieurs. Trop forte !

 

2000 : c’est l’année où Anthony Le Duey remportait son premier titre de champion de France courte distance. Aujourd’hui âgé de 44 ans, celui qui a porté à ses plus belles heures les couleurs du mythique club de duathlon de Gonfreville, participe sous le maillot bleu ciel et marine de sa ville de naissance à diverses compétitions, notamment des duathlons longue distance et des triathlons.

 

50 : c’est la différence en années entre l’athlète le plus jeune, le Rouennais Charles Duminy, et le plus âgé, le Valenciennois Michel Demarquet. On ne donnera  pas l’âge de ce dernier. Juste un indice : Charles est né fin 1999…

 

? : interrogé sur son nombre de victoires à Cayeux, l’athlète local Tony Baheux ne savait pas avec certitude combien de fois il avait levé les bras. 7 ? 8 ? En tout cas, cette année, exceptionnellement, il a laissé la victoire à Kévin Callebout, qu’il avait battu non seulement à Cayeux mais aussi à Jeumont l’an dernier à l’occasion du Championnat de France de Triathlon des Sapeurs-Pompiers.

 

? : l’autre point d’interrogation concerne la chute de température entre le vendredi et le samedi. A défaut de chiffre officiel, un ressenti : en ajoutant le vent frais à l’écart de température, on avait l’impression d’avoir perdu au bas mot 15 degrés !

 

 

Eric Cattiaux

 

 

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