Emile a mis dans le mille !

Les compétitions internationales de duathlon ayant souvent souri aux Français, même si l’équipe féminine était renouvelée, on espérait une médaille chez les femmes et pourquoi pas une victoire chez les hommes. Après une entame pour le moins mitigée, on s’est enflammé avec la victoire du Noyonnais Emile Blondel-Hermant.

Quelques raisons de s’ennuyer…

La retransmission en direct des Championnats d’Europe de Duathlon à Rumia (Pologne) ne m’a pas franchement transporté dans un premier temps. Plusieurs raisons à cela. Des parcours avec de longues lignes droites simplement entrecoupées de ronds-points et demi-tours. Des commentateurs parlant polonais pour l’un, polonais et un anglais assez rudimentaire pour l’autre. Une nette tendance chez ces deux-là à se focaliser sur la course des athlètes locaux. Combien de fois n’ai-je pas entendu leurs noms !

Enfin, si à mon tour je verse dans le patriotisme, les Françaises n’ont pas pesé sur la course. Deux athlètes se sont détachées dès la course à pied et ont accru leur avance à vélo. Alors qu’on espérait qu’Emma Wasser serait en mesure de nous faire ce qu’elle fait si bien sur le Grand Prix : mettre les watts pour revenir sur la tête. Les médailles d’or et d’argent ayant été distribuées rapidement, il restait à espérer une course à pied qui permettrait à l’une des tricolores d’aller chercher le bronze. Mais de médaille, il n’y aura pas, et on se contentera de souligner qu’elles ont été présentes dans le pack et qu’elles ont réalisé un tir groupé avec des places de 6, 7, 8 et 11 (moins bien que les quatre Italiennes aux places de 2 à 5). Pas de médaille en élite du moins, car Camille Laurent a décroché l’argent chez les U23. Quant aux trois athlètes belges licenciées au COT, elles n’ont pas brillé (Lisa Isebaert 15ème).

… avant de vibrer

On espérait mieux de notre équipe masculine davantage expérimentée. Mais dans un premier temps, on crut assister au remake de la course précédente, avec un duo d’athlètes rapidement à l’attaque. Sauf que, cette fois, le groupe de chasse reprit les fuyards. Et tandis qu’on entendait les noms de Kamil Kulik et Kuba Gajda répétés des dizaines de fois,  et que je commençais à me dire que rien n’allait se passer à vélo pour me sortir de ma torpeur, on vit un autre duo sortir en costauds : l’Italien Davide Menichelli et le Français Emile Blondel Hermant. Tous deux ont parfaitement collaboré, ce qui leur a permis de faire passer l’écart du simple au double, passant de 20 à 40 secondes au moment d’enfiler les baskets. Dans cet exercice, Emile fut le plus rapide, et il sortit de l’AT avec un avantage d’une dizaine de mètres. Après ses relais efficaces à vélo, Emile poursuivit l’effort à pied. Il l’emporte finalement avec 11’’ d’avance sur l’Italien et 20 sur Benjamin Choquert qui a offert une deuxième médaille à la France après un dernier kilomètre dont il a le secret.

Les Espagnols Javier Martin Morales (Noyon) et Jose Ignacio Galvez Ponce (Lys Calais) se classent respectivement 5ème et 10ème.

Objectif atteint

Vous vous souviendrez peut-être qu’Emile n’avait pas couru la première étape du Grand Prix quatre semaines plus tôt. Au grand dam de son club. Il faut savoir qu’Emile avait été victime d’une fracture de fatigue, s’entraînait peu et attendait le résultat d’une IRM. Rassuré, il a pu intensifier les séances et se préparer à temps pour un rendez-vous européen qui lui tenait à cœur. Sa fraîcheur et son talent lui ont permis d’atteindre la consécration (après sa place de 4ème l’an passé).  Un niveau et une confiance retrouvés qu’il va pouvoir maintenant mettre au service d’une Team Noyon revancharde. Rendez-vous à Willgottheim en Alsace le week-end prochain !

Eric Cattiaux

Classements sur https://triathlon.org/events/2025-europe-triathlon-duathlon-championships-rumia/results