Gravelines illustre une belle année 2025

Le COVID avait provoqué une sérieuse cassure : la baisse de la pratique avait été clairement constatée suite au confinement. Et depuis, les choses n’avaient jamais été comme avant, certains organisateurs en venant même à annuler leurs épreuves en raison d’un nombre de participants insuffisant pour assurer l’équilibre financier.

2025 a marqué la reprise, et, lorsque l’on compare les chiffres, Gravelines symbolise parfaitement ce renouveau tellement bienvenu : 375 inscriptions en 2024 contre 450 cette année pour la Chtriath’Elles le samedi, 900 contre 650 pour les épreuves du dimanche. On a dû refuser du monde, comme sur quelques autres organisations cette année. Il faudra donc sans aucun doute, pour ne pas être déçu, veiller à s’inscrire tôt en 2026 !

Avec le sourire

Bon nombre de participantes s’inscrivent à la Triath’Elles pour se lancer un défi, en solo ou avec une copine ou un membre de la famille. Si les visages sont souvent fermés au moment d’entrer dans l’eau, la natation étant la discipline où une moindre maîtrise fait naître un certain stress, ils sont souvent illuminés de larges sourires dans la ligne droite moquettée qui mène vers l’arche d’arrivée, lorsqu’on ressent la légitime satisfaction d’avoir gagné son pari d’effectuer un triathlon !

Evidemment, ce portrait ne concerne pas tout le monde. Certaines athlètes, minimes ou cadettes, vêtues de la trifonction de leur club, ont déjà acquis un certain savoir-faire. Et comme on apprend vite aujourd’hui auprès des entraîneurs de ces clubs, cela mène parfois à la gagne, à l’image de Clémence Bossu (Valenciennes Triathlon), qui a remporté la course rouge, la plus longue des trois qui était proposée (500 m de natation, 20 km de vélo, 5 km à pied).

Mais ce qu’on aime avec ces épreuves 100% féminines, lancées il y a 12 ans de cela à Gravelines par Angélique Durez-Nion qui était présente en tant que marraine de l’événement, c’est voir des athlètes plus âgées, moins affûtées, équipées d’un vélo de fortune (et qui fait son poids lorsqu’il s’agit de le faire descendre du rack en zone de transition), qui sont tout simplement heureuses d’être là.

Clémence a accompli la distance en 1 h 15 tandis que Murielle a eu besoin de 2 h 17.  Qu’importe : bravo à toutes ! Et notamment à Hestia qui ne s’est pas démobilisée après le forfait de sa maman qui s’est blessée en chutant quelques minutes avant le départ : au lieu de courir en duo, elle a couru en solo, et elle l’a très bien fait puisque la minime liévinoise a remporté la course bleue. Courage à la maman qui va devoir subir une opération du poignet.

Les benjamines ont dominé la course verte

Avec la chaleur et le vent

Les sourires étaient aussi au rendez-vous le lendemain, car avouez que cela fait du bien de se retrouver pour pratiquer du sport en septembre avec un mercure affichant 29° (19.7 dans l’eau) au meilleur de l’après-midi.

Un mot d’abord sur les épreuves courtes de la matinée : les minimes vont bien, merci, comme ils l’ont démontré dans leur lutte avec les seniors sur le format XS avec Oscar Delecroix (Villeneuve d’Ascq Triathlon) qui a battu Maxence Guillaume (Triathlon Littoral 59) et Eva Legrand-Duquesne (Triathlon Club Liévin) qui s’est classée 2ème derrière Manon Lefèvre (TL 59). Et la famille Delecroix se porte très bien elle aussi, puisque la victoire d’Oscar a été suivie de celle d’Hippolyte sur la course réservée aux pupilles.

Mais pour revenir à l’épreuve-phare, la distance olympique, elle a réuni 457 participants (sur 500 inscrits). Cela fait du monde !

Parmi eux, on allait découvrir la Beauvaisienne Léonie Bertout. Elle ne tarda pas à se mettre en évidence puisque c’est elle qui sortit la première du bassin, avec quelques mètres d’avance sur un trio composé de Delphine Hennaert, Agathe Dhersin (Marcq) et Jade Sevennec (Lille). Puis, au fil des pointages vélo, on réalisa que Léonie allait faire cavalier seul, comme l’attestaient les 4 minutes environ la séparant de Delphine qui s’était emparée de la 2ème position. Même si cette dernière démontra à pied qu’elle était revenue à un très bon niveau de forme, la différence était faite. En interrogeant la gagnante quelques instants après qu’elle eut franchi la ligne d’arrivée, on comprit mieux deux choses. Pourquoi elle avait signé le meilleur temps natation : elle a d’abord pratiqué la natation. Et pourquoi on ne la connaît pas encore : elle a débuté le triathlon il y a seulement deux ans. Au vu de son enthousiasme, on devrait la revoir…

Léonie Bertout, la découverte du jour

Chez les hommes, en revanche, un nom connu semblait faire figure de favori : Pierre Foutrein (COT). Il sortait de l’eau juste derrière son partenaire de club Axel Georges. Plus rapide à la transition, Pierre jeta un coup d’œil derrière pour voir où était Axel avant de partir en solitaire. Allait-il faire une course similaire à celle de Léonie ? En apparence oui, même si de gros rouleurs comme Thibault Libert (Villeneuve d’Ascq), Olivier De Saint Fuscien et Clément Giteau (Wasquehal) ne tardèrent pas à envoyer des watts. Mais Pierre ne fut pas mal non plus dans l’exercice, et comme il réalisa ensuite le meilleur chrono à pied, c’est avec une confortable avance supérieure à 4’ qu’il franchit la ligne en vainqueur devant Clément et Thibault.

Pierre Foutrein, un autre vainqueur inédit

Avec Vincent Bavay

Vincent Bavay : un nom qui ne dira sûrement rien aux plus jeunes d’entre vous mais que les plus anciens comme votre serviteur ne peuvent pas avoir oublié. En effet dans la décennie 1985-1995, il faisait partie de ces athlètes proéminents de la région qui a également obtenu de très bons résultats au niveau national, comme une 4ème place sur format sprint et une 5ème sur courte distance lors des championnats de France individuels. Après 30 ans sans compétition, il s’est remis au triathlon et on a eu le plaisir de le retrouver à Gravelines sous les couleurs du club de Valenciennes. Oh, évidemment, il en a bavé, Vincent, et il va falloir qu’il s’entraîne encore et encore avant de retrouver, à 57 ans, une forme qui lui permettra, non pas de briller comme à ses plus beaux jours, mais au moins de finir un peu plus frais qu’il ne l’était hier. Notons néanmoins qu’il a déjà enregistré le 19ème chrono sur les 40 bornes de vélo, sa discipline préférée. A suivre…

Vincent Bavay, tout heureux de se retrouver au départ d’un triathlon

Eric Cattiaux

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